Les grèves continuent en Égypte, cette fois particulièrement dans l’industrie du textile. Les travailleurs et travailleuses de la firme Nasr Spinning and Weaving Company à Mahalla sont en grève depuis le 31 juillet contre le retard de versement de leurs salaires et le non-versement de la prime – pour la période du Ramadan – correspondant à 3 mois de leur «participation au profit». Ils menacent d’entrer dans une grève générale contre le gouvernement qui continue selon eux avec sa politique anti-ouvrière à marcher dans les pas des gouvernements précédents de Moubarak et Morsi.
Depuis 12 jours des revendications similaires sont avancées par les travailleurs et travailleuses d’El Nasr Wool & Select Textiles Company (STA) à Alexandrie, alors que ceux et celles de Misr Spinning and Bayda Dyers à Kafr al-Dawwar en sont à leur quatrième jour de grève.
A Damiette les salariés de Damietta Spining Company sont entrés en lutte sous le nom de Tamarod ( Rébellion) pour les mêmes revendications et dans une déclaration ont exigé le limogeage du conseil d’administration de l’usine.
Ces grèves prolongent celles du 24 juillet des travailleurs de la Compagnie de systèmes d’impression Muharram d’ Alexandrie qui réclament également le limogeage du président du conseil d’administration.
Il y a eu aussi ces derniers jours des grèves des 2800 ouvriers et techniciens de la Suez Steel Company en grève pour réclamer une hausse de salaires et contre le licenciement de 12 de leurs collègues, à l’Hôpital Mont Sinaï, à la Direction centrale de la Région d’ Assouan exigeant un arriéré de salaires, en Nouvelle Vallée chez les huissiers de cours de justice…
L’exigence de limoger le conseil d’administration, ou, suivant les secteurs, le directeur, le chef des service, le ministre, le général à la tête de l’entreprise, etc… est une revendication qui s’associe très fréquemment depuis 2011 dans les grèves en Égypte aux revendications économiques et qui montre que lorsque les travailleurs ont exigé de « dégager Moubarak » (puis Morsi comme aboutissement d’une énorme vague de grèves) ils voulaient dire tous les petits Moubarak à tous les niveaux de l’économie, l’administration, l’État… bref une révolution sociale.
Jacques chastaing
Egypte : des milliers d’ouvriers en grève dans une usine symbole de la révolution
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