JOHANNESBURG, 30 juillet 2013 (AFP) – De nouvelles violences ont endeuillé ce week-end les abords de la mine de platine de Marikana, au nord de l’Afrique du Sud, où des luttes syndicales n’ont pas cessé depuis la sanglante grève de 2012, a indiqué la police mardi.
Un homme de 49 ans a été abattu par des inconnus dimanche soir, selon le colonel Sabata Mokgwabone, porte-parole de la police provinciale.
« Il semble que la victime se rendait au travail quand des inconnus se sont approchés et lui ont tiré dessus avec une arme à feu sur le corps et le cou. (…) L’enquête préliminaire a montré que quatre coups de feu ont été tirés et que la victime est un employé de Lonmin », le groupe britannique qui exploite la mine de Marikana, a-t-il expliqué à l’agence Sapa.
Les suspects ont fui en voiture et la police n’a procédé à aucune arrestation, selon lui.
Frans Baleni, le secrétaire général du Syndicat national des mineurs (NUM), ancienne organisation majoritaire à Marikana, a relevé que la victime était l’un de ses membres, regrettant que 15 personnes aient été tuées ces derniers mois sans que quiconque ait été arrêté.
« Des crimes continuent à être commis, avec de l’intimidation, de la violence. Nous appelons (…) la police et les services judiciaires à faire leur travail », a-t-il déclaré à la radio 702.
Contacté par l’AFP, le NUM n’a pu commenter l’information dans l’immédiat.
Des militants du syndicat avaient déjà été agressés le week-end précédent.
Dans un incident séparé, un propriétaire d’un taxi collectif a été tué vendredi soir et un autre homme a été blessé à la station de taxis de Marikana. Trois hommes ont ouvert le feu sur eux, selon le porte-parole de la police.
La mine de Marikana a été le théâtre d’une longue et sanglante grève en 2012, au cours de laquelle la police a ouvert le feu sur un groupe de travailleurs, faisant 34 morts.
Les rivalités syndicales n’ont pas cessé depuis. Le NUM, proche du pouvoir et accusé de complaisance avec le patronat, a été progressivement supplanté par Amcu, un syndicat plus radical. Le NUM a saisi une commission d’arbitrage, jugeant qu’une partie des bulletins d’adhésion de son rival sont des faux.