Comme on pouvait s’y attendre, une foule énorme ( mais moins que le 30 juin) a répondu à l’appel de Sissi , de quasi tous les partis d’opposition (sauf les salafistes, les socialistes révolutionnaires, Fotouh et le mouvement du 6 avril), des syndicats, de quasi toute la presse, du pape copte et d’Al Azhar, demandant un mandat du peuple pour lui permettre de mener sa lutte contre le terrorisme. En fait c’est un plébiscite. Sissi avait besoin du soutien du peuple contre les pressions occidentales et la résistance des Frères Musulmans et ça il le dit, mais aussi, et ça il ne le dit pas, contre la vague de grèves qui réapparaissait depuis trois jours.

Photo des anti-Morsi place Tahrir le 26 juillet à 18 H 30
En détournant la révolution sociale en marche, pour protéger la propriété, l’armée, soutenue par l’opposition laïque et de gauche, tente de se positionner en Bonaparte. Le but c’est de dévier le cours de la colère populaire contre les Frères Musulmans, qui eux, acculés à la survie, mènent un combat à la vie à la mort, et, en même temps de s’appuyer sur cette résistance des Frères ( qui ont réalisé aujourd’hui une manif bien inférieure en nombre mais non négligeable quand même) pour élever l’Etat au dessus du peuple, redorer son blason et lui permettre dès qu’il en aura l’occasion de s’en prendre directement à la révolution. La situation de révolution permanente où la révolution démocratique est bousculée par la révolution sociale qui n’est pas encore arrivée à maturité faute d’expression politique, donne, tant que ce processus n’est pas abouti, un espace au bonapartisme.
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