14 juillet : « Appliquons la grève aux armées / Crosse en l’air et rompons les rangs »

Article publié par l’Initiative Communiste-Ouvrière, 15 juillet 2013 :

Mélenchon a publié un communiqué pour le 14 juillet, rappelant que cette date commémore la prise de la Bastille lorsqu’en 1789 le peuple s’est levé contre la monarchie. On aurait encore aujourd’hui bien des bastilles à prendre, on aurait à réserver le même sort à la bourgeoisie qu’à l’aristocratie de l’époque, bref la révolution reste d’actualité.

Mais si Mélenchon salue le 14 juillet c’est pour dire, dès la deuxième phrase : « Le défilé militaire rappelle à toute puissance étrangère ce qu’il lui en couterait de s’en prendre à la France et à sa République ». Or, depuis 1945, à aucun moment les frontières de la France n’ont été menacées. Des guerres coloniales en Indochine, en Algérie ou à Madagascar aux interventions en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan, ou au Mali, bien des populations ont payé et payent encore le prix fort du militarisme français. Bien des jeunes français, aussi, ont payé de leurs vies les guerres coloniales, et aujourd’hui encore des jeunes chômeurs qui ne voient pas d’autres possibilités d’emploi que d’intégrer l’armée tombent en Afghanistan, au Mali ou ailleurs pour défendre le portefeuille des actionnaires de Total, Bolloré ou Areva. Et c’est enfin la population travailleuse de France qui paye tout cet arsenal militaire, alors que l’on coupe les budgets et que l’on impose l’austérité pour les écoles, les hôpitaux et autres services utiles à la population.

Ce que rappelle le défilé militaire c’est ce qui en a coûté aux peuples qui ont été bombardés par l’armée française, c’est la puissance de l’Etat bourgeois qui ne recule devant aucune barbarie pour défendre les intérêts des plus riches, et qui n’hésitera pas, si le pouvoir de la bourgeoisie est menacé, à utiliser cette force contre la classe ouvrière. Des armes, une puissance militaire, entre les mains de la bourgeoisie, ce sont toujours des armes dirigées contre la classe ouvrière.

Mélenchon propose en conclusion un « défilé citoyen, à la suite du défilé militaire ». Non, les travailleuses et les travailleurs n’ont pas à marcher derrière les forces armées de la bourgeoisie, la lutte elle se mène d’ailleurs non pas tant contre une « finance internationale » que contre l’ensemble de la bourgeoisie, y compris et surtout contre les grands capitalistes français comme la famille Peugeot ou les actionnaires de Dassault.

Les communistes ont toujours dénoncé, non seulement le gaspillage de richesses des budgets militaires, mais aussi l’armée en tant que telle. Les communistes ont toujours combattu les discours nationalistes, vomi les cocoricos et les appels à l’union sacrée entre exploités et exploiteurs. A la Marseillaise chauvine des bourgeois, les communistes ont toujours répondu par ce couplet de l’Internationale : « Les rois nous saoulaient de fumée / Paix entre nous, guerre aux tyrans / Appliquons la grève aux armées / Crosse en l’air et rompons les rangs / S’ils s’obstinent ces cannibales / A faire de nous des héros / Ils sauront bientôt que nos balles / Sont pour nos propres généraux ! ».