AFP, 27 juin 2013 :
Mobilisés depuis des années pour la gratuité de l’éducation, les étudiants chiliens ont imposé ce thème dans la campagne de la présidentielle de novembre mais maintiennent la pression en continuant de manifester en nombre.
Barrages routiers, barricades incendiées, embouteillages monstres, heurts avec la police : les étudiants chiliens ont radicalisé mercredi leur mouvement de protestation pour réclamer une profonde réforme de l’enseignement, un des thèmes de campagne de la présidentielle de novembre.
Des milliers de manifestants, quelques incidents
La manifestation organisée pour protester contre le système éducatif hérité de la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990), la sixième marche depuis le début de l’année, a rassemblé près de 100 000 manifestants dans le centre de Santiago, selon les organisateurs.
Une trentaine de barricades ont été érigées aux premières heures de la matinée autour des lycées et des universités de Santiago, provoquant d’énormes embouteillages dans les rues de la capitale de six millions d’habitants et des incidents quand des manifestants encagoulés ont affronté les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau près de l’université du Chili. Une centaine de personnes ont d’ailleurs été interpellées à l’issue du défilé, le ministre de l’Intérieur rejetant la faute sur des « délinquants extrémistes et violents agissant de façon organisée », pas les étudiants.
Des années de mobilisation
Pour sa part, la porte-parole des lycéens Isabel Salgado a exigé la démission de la ministre de l’Education, actuellement en vacances en Italie. « Nous sommes maintenant mobilisés depuis des années sans aucune réponse » du gouvernement, a rappelé la porte-parole.
Les étudiants chiliens ont en effet réalisé un total de près d’une centaine de manifestations pour demander au gouvernement de Sebastian Piñera (premier président de droite depuis la fin de la dictature en 1990) une réforme du système éducatif, cher et inefficace, selon eux. Ils ont également repris ces dernières semaines les occupations d’établissements scolaires et universitaires pour obtenir une réforme du secteur.
La manifestation était soutenue mercredi par les syndicats des secteurs portuaires et miniers, qui ont bloqué l’entrée de plusieurs mines de cuivre importantes, selon un communiqué de la CTC (Confédération des travailleurs du cuivre).
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