Turquie : le pouvoir met la pression sur les journalistes qui couvrent les manifestations

Le Courrier des Balkans, 25 juin 2013 :

Depuis le début de la vague de manifestation, les attaques contre la liberté de la presse se sont multipliées en Turquie. Les journalistes turcs sont régulièrement battus et emprisonnés et le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a accusé les médias étrangers de « fabriquer des informations », afin de mener « une conspiration contre la Turquie ».

L’IPI (International Press Institute) et le SEEMO (South East Europe Media Organisation), ont condamné, le 19 juin, la campagne de répression menée contre les journalistes couvrant les manifestations en Turquie.

« Nous sommes profondément choqués du nombre de journalistes qui sont frappés, emprisonnés arbitrairement et forcés d’effacer leurs images. Nous sommes également perturbés par les rapports qui prouvent l’hostilité du pouvoir turc envers les journalistes. Nous demandons au gouvernement de respecter le rôle des médias, qui sont nécessaires à la démocratie et d’assurer leurs représentants qu’ils pourront faire leur travail normalement », a déclaré Barbara Trionfi de l’IPI.

Le site Internet turc Bianet a révélé que, dans la matinée du 18 juin, la police avait mené des interventions dans les bureaux de la radio Ozgur, de l’agence de presse Etkin et du journal Atilim, et qu’elle avait arrêté plusieurs personnes. Reporters sans frontière et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ont recensé environ 20 cas de violences contre des journalistes ces dernières semaines, particulièrement à côté du parc Gezi et de la place Taksim.

Un climat d’intolérance s’est abattu sur la Turquie depuis le début des manifestations, et ce climat émane en partie directement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Dimanche dernier, celui-ci a accusé les médias étrangers comme CNN, Reuters ou la BBC de « fabriquer des informations », afin de mener « une conspiration contre la Turquie ».

« Nous travaillons à une série de lois pour Facebook et Twitter, contre ceux qui veulent provoquer la population, manipuler les gens avec de fausses nouvelles mettant en danger la propriété privée et la sécurité », a déclaré Muammer Guler, le ministre de l’Intérieur, selon le site Bianet.

La semaine dernière, le Conseil de la radio et de le télévision en Turquie (RTUK) a déclaré que quatre chaîne de télévision (Ulusal TV, Halk TV, Cem TV et EM TV) avaient encouragé la violence et avaient mis en danger « le développement mental et moral des enfants et des jeunes gens ».

La récente vague de violence contre les journalistes en Turquie représente un nouveau signe inquiétant sur l’état de la liberté de la presse dans ce pays, qui a continué à se détériorer ces dernières années. Environ 60 journalistes sont toujours emprisonnés en Turquie. Ils sont, pour l’essentiel, accusés d’avoir eu des relations avec des groupes terroristes, sans pour autant que des preuves concrètes aient été présentées.

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