Brésil : Révoltes contre la vie chère autour du Mondial-2014

Le Point, 17 juin 2013 :

Les Brésiliens sont attendus dans la rue ce lundi. Ils se mobilisent depuis une semaine pour protester contre la hausse du coût des transports et celui de la prochaine Coupe du monde jugé trop important.

Des manifestations étaient notamment prévues à Sao Paulo, théâtre de violentes échauffourées avec la police la semaine dernière, à Rio de Janeiro, et Belo Horizonte, la troisième ville du pays. Les manifestants se sont donné rendez-vous dans les rues du centre de Belo Horizonte où se dispute le match Nigeria-Tahiti. Car le monde du football a déjà les yeux tournés vers le Brésil. Le pays d’Amérique latine qui s’apprête à accueillir le fleuron du football international pour la prochaine Coupe du monde, héberge actuellement la Coupe Fifa des Confédérations. Samedi, jour du coup d’envoi de la Coupe qui se déroulera du 15 au 30 juin, 8.000 personnes avaient déjà manifesté dans la capitale du Minas Gerais (sud-est).

A Sao Paulo, mégapole du sud du Brésil de 20 millions d’habitants, 185.000 personnes avaient confirmé ce lundi matin leur participation via les réseaux sociaux à une manifestation en fin d’après-midi. Toutefois, la présence réelle des manifestants devrait être bien inférieure. A Rio de Janeiro , 22.000 personnes ont accepté une invitation à manifester lundi lancée sur internet. Selon le quotidien O Globo, d’ici jeudi des mobilisations sont prévues dans 44 villes du pays. Cette fronde sociale est convoquée de manière spontanée sur les réseaux sociaux et sans revendiquer d’appartenance politique. Elle a commencé contre la hausse du prix du billet de bus, train et métro à Sao Paulo, quelques jours avant le début de la Coupe des Confédérations, une sorte de répétition générale en miniature du Mondial-2014.

Inflation

Le mouvement s’est rapidement étendu à d’autres villes où les manifestants s’en sont pris aussi aux dépenses publiques colossales pour organiser la Coupe du Monde de football dans un an (15 milliards de dollars), alors que le pays a de gros manques en matière de santé, d’éducation, de logement, et que des inégalités sociales criantes persistent. Les manifestations ont été jusqu’à présent modestes, réunissant de 300 à 8.000 personnes. Mais elles attirent l’attention sur le mécontentement d’une partie de la population dans ce pays de 194 millions d’habitants où les mobilisations sociales dans la rue sont d’habitude plutôt rares.

D’autant qu’elles se terminent régulièrement en échauffourées, comme samedi, aux abords du stade de Brasilia, en marge de la cérémonie d’ouverture de la Coupe des Confédérations où la présidente Dilma Rousseff s’est faite huer au côté du président de la Fifa, Joseph Blatter. Puis dimanche, à l’extérieur du Stade Maracana rénové pour 600 millions de dollars, en marge du match Italie-Mexique.