Si le transport scolaire est gratuit, il suscite aussi beaucoup d’intérêt de la part de certaines entreprises. Le marché est juteux : plus de 63 millions d’euros dans le Pas-de-Calais.
Des transporteurs étaient en grève cette semaine et devraient l’être encore lundi. En cause : un appel d’offres perdu pour la prochaine rentrée scolaire (et pour une durée de sept ans), au profit de groupes comme Kéolis…
Vincent Dumont, responsable de la société du même nom, basée à Hesdin, dénonce cette situation : « Ce que l’on reproche, c’est qu’il n’y ait pas de protection, ni de maintien d’entreprises locales qui se sont investies depuis des années. » Pour lui, la perte de marchés (50 % de son activité) va occasionner la suppression de 35 à 40 postes. « À aucun moment, on n’a tenu compte de la proximité, de la qualité des services, tout ce qu’on a construit depuis des années. C’est le prix, rien que le prix… »
Du côté du conseil général, Dominique Dupilet, son président, se défend d’avoir favorisé qui que ce soit : « C’est le principe de l’appel d’offres. Dans cette affaire, nous ne sommes que des techniciens. Il n’y a pas d’appréciations politiques à faire sur ce qui s’est passé. » Reste le problème social. Si des chauffeurs des entreprises touchées devraient être repris par les nouvelles sociétés bénéficiaires, tous ne le seraient pas, selon certains responsables. De quoi entretenir une certaine agitation sur le terrain.
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