Retracer, même dans les grandes lignes, l’histoire du 1er Mai, c’est retracer l’histoire des luttes de la classe ouvrière sur les cinq continents. Gabriel Deville, socialiste français, écrivait ainsi en 1896 dans son « Historique du 1er Mai » : « » Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » ont écrit Marx et Engels, et le Premier Mai est la consécration de cette union. » Et effectivement, le 1er Mai est le jour où, de Oslo à Pretoria, d’Islamabad à Buenos Aires, les travailleuses et les travailleurs descendent dans les rues, brandissent des mêmes drapeaux rouges et dans des conditions différentes, parfois malgré une répression sanglante, défendent leurs revendications.

Plaque commémorative à Melbourne de la décision des ouvriers de la construction de lancer un mouvement en avril 1856 pour les 8 heures
Rosa Luxembourg souligne les origines australiennes du 1er Mai dans un article paru en 1894 dans la Sprawa Robotnicza : « Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans. »