ATS, 5 février 2013 :
Les 22 employés de l’Hôpital de La Providence licenciés avec effet immédiat lundi ont clamé mardi leur colère devant la presse à Neuchâtel. Ils jugent leur licenciement abusif et ne comptent pas se laisser faire. Ils déposeront un recours alors que Travail.Suisse en appelle au Conseil fédéral.
« Etre licenciés en exerçant un droit constitutionnel est une première en Suisse, et cela se passe ‘encore’ dans le canton de Neuchâtel », ont indiqué les grévistes dans un communiqué. « Il ne devrait pas être possible en Suisse, et d’ailleurs ce n’est pas admis sur le plan juridique, de faire subir un licenciement à effet immédiat à des employés, qui, sur la base du droit constitutionnel, s’engagent pour le partenariat social », renchérit Travail.Suisse.
Et l’organisation syndicale de s’inquiéter du précédent que de tels procédés pourraient créer. Si l’Hôpital La Providence a du succès en procédant ainsi, cela pourrait conduire à un dommage irréversible pour le partenariat social et, par là-même, pour l’un des plus grands atouts de l’économie suisse, écrit Travail.Suisse dans un communiqué.
Son Comité a dès lors demandé mardi par écrit au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann d’intervenir auprès des responsables de La Providence. Il appelle le ministre de l’économie à « s’engager pour un partenariat social fiable ».
CONSTANCES DES REVENDICATIONS
« Nos revendications ont toujours été les mêmes, à savoir le maintien de la CCT Santé 21, le maintien de tous les postes et la non-externalisation de services. En ce sens, notre grève est basée sur nos conditions de travail » ont rappelé les grévistes.
Ils dénoncent le fait que leur employeur, durant des entretiens individuels, ait voulu leur faire porter le poids d’une grève politique. Ils reprochent aussi ce qu’ils appellent « les manigances » du conseil de fondation de l’hôpital visant à préparer le terrain au groupe Genolier.
Ce dernier a signé le 17 décembre un accord en vue de la reprise de l’hôpital dès le 1er janvier de cette année. L’accord n’est en revanche pas encore finalisé.
SOLIDARITÉ
Les 22 personnes licenciées condamnent « le mépris » de la direction de l’hôpital: ce dernier a annoncé leur licenciement aux médias avant de les informer. Elles ont confirmé avoir l’intention de faire recours contre leur licenciement. Elles remercient enfin 66 de leurs collègues non-grévistes qui ont signé le week-end dernier une lettre de soutien dont la direction « n’a pas tenu compte ».
Lundi, lors d’une conférence de presse express de quelques minutes, le président de la fondation de La Providence Antoine Wildhaber a lu un communiqué annonçant le licenciement des 22 collaborateurs. Il a refusé de répondre aux questions des médias. Le porte-parole de la fondation Benoit Couchepin a juste relevé que la situation était extrêmement tendue.
71 JOURS
La direction a licencié les protestataires qui avaient refusé de reprendre le travail le 31 janvier. Elle a indiqué qu’elle ne pouvait pas « indéfiniment » tolérer une grève qu’elle estime illégale. Le licenciement collectif est tombé alors que les protestataires en étaient à leur 71e jour de grève.