Article publié par l’Initiative Communiste-Ouvrière, 13 décembre 2012 :
Si le cours des événements prend, sur des détails, des chemins quelque peu différents en Egypte et en Tunisie, le fond est le même, on assiste à un bras de fer entre la classe ouvrière et la contre-révolution islamiste. Après les révolutions de 2011 qui ont chassé les dictateurs Ben Ali et Moubarak, les nouveaux gouvernements, qu’il s’agisse de celui d’Ennahdha en Tunisie ou de celui des Frères Musulmans en Egypte, avaient un même but : celui de briser le processus révolutionnaire et en particulier de casser les reins de la classe ouvrière qui a été le fer de lance des révoltes contre les dictatures. C’est ainsi qu’en Egypte, avant même que Moubarak ait été chassé du pouvoir, l’administration américaine se lançait dans des tractations avec la direction des Frères Musulmans. Qu’importe pour les capitalistes que l’appareil d’Etat se saisisse du sabre ou du goupillon, qu’il porte l’uniforme militaire ou la barbe religieuse, tant que leurs intérêts sont préservés.
Si les prolétaires de Tunisie et d’Egypte ont réussi à chasser les dictateurs, les revendications des révolutions de 2011, « pain et liberté », sont loin d’avoir aboutis. A Sidi Bouzid, Gafsa ou dans les bidonvilles du Caire et d’Alexandrie, c’est toujours la même misère, le même chômage de masse, les salaires au rabais, et le pain qui manque sur les tables des familles ouvrières. Mais le principal acquis des révolutions de 2011, lui, n’est pas encore brisé : les travailleurs (et au-delà la population) ont appris à s’organiser et à lutter.