Article publié dans « Communisme-Ouvrier n°27« , bulletin de l’Initiative Communiste-Ouvrière :
Après « l’accord de compétitivité » chez Sevelnord, qui impose aux travailleurs un accroissement de la flexibilité, un gel des salaires et une baisse de prime comme celle pour les samedis travaillés, en échange d’un hypothétique maintien du site, c’est maintenant Renault qui veut, sur l’ensemble des usines du groupe en France, s’attaquer frontalement aux droits des travailleuses et des travailleurs. Dès la réunion du 13 novembre 2012 avec les organisations syndicales et la direction de Renault, la direction se lance dans un odieux chantage pour renforcer la flexibilité : « vous acceptez ces mobilités, sinon c’est le chômage partiel, les licenciements économiques ». En clair, ce que veut imposer Renault c’est rendre obligatoire, selon les besoins du patron, la mobilité des travailleurs d’un site à l’autre, et lors de la prochaine réunion, prévue le 29 novembre, la direction pourrait bien tenter d’imposer d’autres mesures anti-ouvrières, prenant l’exemple des usines espagnoles du groupe où les travailleurs, au nom de la « compétitivité », doivent travailler plus tout en gagnant moins.

Ce que dit la direction aux travailleurs c’est : « S’il y a un accord global sur l’ensemble des mesures proposées au cours du cycle de négociations, elle pourrait s’engager à ne pas fermer d’usines en France ». On notera l’utilisation du conditionnel… en clair le message de la direction c’est si vous refusez d’être encore plus exploités, on fermera une usine ; si vous acceptez, peut-être que l’on ne fermera pas d’usine tout de suite. Et c’est ça que les patrons appellent « négociations ». Lorsqu’un voyou tient le même genre de discours en disant « la bourse ou la vie » sous la menace d’une arme, on parle pourtant de vol à main armé et pas de négociation ! C’est pourtant exactement la même logique que celle de Renault qui menace de retirer aux ouvriers leur moyen de subsistance, leur emploi, s’ils n’acceptent pas l’intensification de l’exploitation ! Ce n’est pas la première fois que le patronat utilise l’arme terroriste du chantage à l’emploi pour attaquer les droits des travailleurs. Pour ne prendre qu’un exemple connu, la direction avait imposé l’augmentation du temps de travail sans augmentation des salaires à l’usine Continental de Clairoix pour « maintenir l’emploi »… avant de fermer le site et licencier les salariés. Par contre c’est la première fois que cette méthode de terrorisme patronal est tentée à l’échelle d’un groupe, et qui plus est un des principaux groupe de France. Si Renault réussit son sale coup contre les travailleurs, on peut être sûr que le patronat cherchera à imposer dans d’autres groupes et d’autres secteurs d’activité, d’autres « accords de compétitivité ».
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