Contribution d’un membre de l’Initiative Communiste-Ouvrière au débat « Les Roms sont-ils des Européens comme les autres ? » sur Newsring. Cette contribution nous a été demandé puisque nous animons, avec d’autres militant(e)s anti-racistes, la page « A bas le racisme anti-roms » depuis l’été 2010.

« Les Rroms sont-ils des Européens comme les autres ? »
Poser la question « les Rroms sont-ils des Européens comme les autres » implique qu’il y aurait en Europe, qu’il s’agisse de l’Europe politique, l’Union Européenne, ou de l’Europe géographique, c’est-à-dire le sous-continent du nord-ouest de l’Eufrasie, des « Européens comme les autres » et des « Européens pas comme les autres« . D’un simple point de vue humain et logique, la réponse devrait être simple : Rroms ou Gadjé sont en tant qu’êtres humains vivant dans cette région que l’on appelle Europe tous des « Européens comme les autres ».
Mais le fait même que la question soit posée, non seulement sur cette page, mais dans la plupart des pays d’Europe, montre que la réponse n’est pas forcément si claire. Au delà des Rroms, cette question est posée dans un contexte de montée du racisme et des nationalisme. Si les Rroms ne sont pas des « Européens comme les autres« , qui sont les « Européens comme les autres » ? Et qui sont les « Européens pas comme les autres« , qui, parce qu’ils sont des « Européens pas comme les autres » auraient à subir des mesures d’exception racistes ? Toute la propagande sur « l’identité nationale » de Sarkozy allait aussi dans ce sens : il y aurait une « identité française » caractérisant les « vrais français« , à opposer à celles et ceux qui, au contraire, ne le seraient pas. C’est la base, le principe, de toutes les politiques nationalistes, se définir une identité contre « l’autre« , celui qui est jugé « étranger« . Et on n’entend que trop en ce moment, en France comme partout en Europe, des discours, suivis de plus en plus par des violences et même des meurtres, à l’encontre de celles et de ceux qui, justement, ne seraient pas « des Européens comme les autres« . Les logiques nationalistes et racistes fonctionnent toujours de cette manière, on différencie les humains entre « nous » et « pas nous« , et cette dernière catégorie finit souvent par être, d’abord traitée en citoyens de seconde zone, puis souvent même complètement déshumanisée. C’est, d’une façon plus moderne, dans le cadre de l’Etat-nation, la même question que se posait l’Eglise de savoir si les Indiens d’Amérique d’abord, les Noirs d’Afrique ensuite, étaient bien des humains comme les autres. La réponse, négative, a servi à justifier le massacre des premiers et la déportation des seconds comme esclaves.
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