Communiqué commun ATFD, AFTURD, Amnesty International, LTDH, CNLT, UGTT :
Alors que nous nous apprêtons à fêter le 56ème anniversaire de la promulgation du Code du statut personnel (CSP), nous sommes surpris par les débats et les positions prises au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC), par des représentants et représentantes du peuple et dont le seul but, est la remise en cause du principe de l’égalité entre les sexes et le refus de la reconnaissance des droits humains des femmes. Ces positions frappent de plein fouet la citoyenneté et la dignité des femmes.
La proposition faite par certains membres de la commission des droits et des libertés qui dit que « la protection des droits des femmes et de leurs acquis » est soumise au « principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille » est un revirement total par rapport aux promesses faites au cours de la campagne électorale par tous les courants politiques qui avaient affirmé leur attachement aux droits des femmes, et leur volonté de les faire évoluer.
Au moment où plusieurs voix s’élèvent pour la consolidation des droits des femmes et leur constitutionnalisation, cette position menace et fragilise les acquis et permet de consacrer un système patriarcal qui donne tout le pouvoir aux hommes et prive les femmes de leurs moindres droits, cette position, nie leur citoyenneté et leur indépendance en tant qu’être humain à part entière, en tant qu’égales des hommes à qui il appartient de jouir de leurs droits humains au même titre que les hommes. Les femmes n’y sont définies qu’en fonction de leur dépendance aux hommes qu’ils soient leur père, mari ou frère.