Genève : Manifestation de soutien pour les étudiants du Québec

La Tribune de Genève, 24 juin 2012 :

Une doctorante québécoise a rassemblé septante personnes sur le pont des Bergues.

Un carré rouge dessiné sur la joue, un autre épinglé sur le pull. Et quelques casseroles, pour faire du bruit. Ils étaient plus de septante dimanche après-midi au pont des Bergues à arborer des touches vermeilles, pour apporter leur soutien aux étudiants québécois. Depuis près de 100 jours, ces derniers manifestent contre la hausse des frais de scolarité. En réponse à ce mouvement, le gouvernement a décrété une nouvelle loi qui restreint le droit de manifester, ce qui a exacerbé la protestation et de nouveaux manifestants ont rejoint les étudiants.

A l’origine du rassemblement genevois, Anaïs, une Québécoise venue faire son doctorat à Genève. « On est scotché devant les news, cette crise sociale est très impressionnante. On a peur pour nos amis et notre famille quand ils vont manifester car la répression est généralement assez brutale. On a envie d’être là-bas pour pouvoir les épauler. Ce rassemblement est une façon de leur manifester notre soutien. »

Pourquoi des carrés rouges et des casseroles? « Les casseroles servent à faire du bruit, ça vient d’Amérique latine, résume Anaïs. Les gens tapaient sur des casseroles pour protester contre la promulgation de lois liberticides. Ce concept a été repris par les étudiants du Québec. Quant au carré rouge, c’est le symbole de la lutte étudiante. Le mien date de 2005! Mais ce carré a été victime d’une récupération politique et maintenant on peut être amendé si on le porte au Québec. »

Sur la septantaine de personnes présentes, on croise des Genevois comme des Québécois. Martin, 30 ans, est originaire de Québec mais effectue un stage à Grenoble. « J’ai entendu parler de ce rassemblement et je me suis dit que ce serait l’occasion de manifester mon soutien et de faire un petit voyage ce weekend! » Daniel, trentenaire également, est Genevois. Il est venu pour en savoir davantage sur les revendications des étudiants et pouvoir se forger une opinion sur le sujet.

La date n’a pas été choisie au hasard: le 24 juin est la fête nationale des Québécois et cette année, c’est également la Journée mondiale de résistance en solidarité avec les étudiants du Québec. Des événements de soutien ont ainsi eu lieu dans plusieurs grandes villes, de Melbourne à Paris et Buenos Aires.

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