Aujourd’hui, 9 avril 2012, des milliers de personnes se sont rassemblées vers l’avenue centrale Habib Bourguiba pour commémorer la journée des martyrs, en souvenir de la répression sanglante par les troupes françaises d’une manifestation à Tunis le 9 avril 1938. Très rapidement, la police est intervenue pour disperser violemment la manifestation à coup de matraques et de gaz lacrymogènes. Le site « Tunisie numérique » publie plusieurs témoignages de manifestants qui indiquent que des miliciens du parti islamiste Ennahda ont participé la répression de la manifestation aux côtés des forces de répression. Ainsi, Ahmed Seddik, responsable de l’information de l’Ordre National des Avocats a confirmé qu’il a été agressé par des partisans du mouvement Ennahdha, regroupés en milices. Si on compte de nombreux manifestants blessés, on a appris un peu avant 15 heures la mort d’une jeune femme rue de Marseille après avoir reçu une grenade lacrymogène en pleine tête.
Reportage vidéo de Mosaïque FM :
A 11 heures, Radio Mosaïque indique « C’est à coups de matraques et de bombes lacrymogènes que les forces de l’ordre et des individus en tenue civile tentent en ce moment même de repousser les manifestants. L’usage abusif de bombes lacrymogènes et les coups de matraques ont fait plusieurs blessés. » La même source indique que, non contents de réprimer les manifestant(e)s, les agents de répression « tentent d’envahir le siège du parti socialiste de gauche dans lequel sont réfugiés des citoyens dont notamment des femmes et des enfants. »
Tirs de gaz lacrymogènes sur les manifestant(e)s :
La dépêche AFP d’aujourd’hui 12 heures décrit les scènes de la répression policière :
Dans les ruelles autour de l’avenue Bourguiba, des policiers armés de matraques, très agressifs, ont chargé sur des petits groupes de manifestants. D’autres policiers en civil chargeaient à mobylette.
Des personnes ont été tabassées et blessées, selon un témoin.
Les gens criaient: « Dégage! Dégage! » reprenant le slogan de la révolution et hurlaient: « on n’a pas peur, la rue est au peuple! ». La plupart des cafés et boutiques avaient fermé leurs rideaux et certaines rues étaient désertes, jonchées de pierres et de grenades lacrymogènes.
La correspondante de l’hebdomadaire français Le Point, Julie Schneider, a été prise à partie et frappée par des policiers, a constaté l’AFP, et son appareil photo fracassé sur le trottoir. « Je leur ai crié que j’étais journaliste », a-t-elle déclaré.
Plusieurs personnes ont été interpellées sans ménagement et embarquées dans des fourgons policiers.
Résistance face aux forces de répression :
En début d’après-midi, des protestations continuaient à travers Tunis face à la répression.
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