Les agents des bureaux de Poste étaient appelés jeudi à participer à un mouvement de grève national pour dénoncer les conditions de travail, de rémunération et les suppressions de postes au sein des guichets du groupe qui emploie au total quelque 240.000 personnes.
Des rassemblements étaient attendus dans plusieurs villes dans le cadre de ce mouvement initié par les quatre premiers syndicats du groupe, la CGT, SUD, FO et la CFDT, ainsi que la CGC-Unsa. A Paris, les agents étaient notamment appelés à se rendre à 14H00 devant le siège de la Poste dans le 15e arrondissement.
En Bretagne, où deux cadres se sont donnés la mort, le 29 février, à Rennes, et le 11 mars, à Trégunc dans le Finistère, un rassemblement a réuni une quarantaine de postiers devant La Poste République à Rennes. Un autre était prévu à Quimper (Finistère). Selon les chiffres de la direction rapportés par la CGT, 29,7% des 1.200 postiers des départements d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor étaient en grève jeudi.
Au niveau national, la direction de la Poste a indiqué à la mi-journée que le mouvement touchait 14,5% des personnels de l’Enseigne (bureaux de postes) appelés à travailler jeudi matin, soit 5.315 personnes. Au total, l’Enseigne emploie quelque 60.000 personnes.
Dans un communiqué, le groupe a précisé avoir « mis tout en oeuvre pour assurer l’accueil de ses clients et la continuité de service dans ses bureaux, afin que les perturbations soient les plus faibles possibles. Il a souligné que « ses autres métiers (courrier, colis, services financiers) ne sont pas concernés par ce mouvement ».
Les syndicats réclament une revalorisation salariale ainsi que l’arrêt des réorganisations et suppressions de poste au sein du groupe, qui compte environ une moitié de fonctionnaires et est devenu il y a deux ans une société anonyme à capitaux publics.
La Poste s’est engagée à respecter un délai minimum de 18 mois entre deux réorganisations de services, mais pour la CGT, premier syndicat du groupe, la situation dans les bureaux de poste n’en est pas moins « urgente et préoccupante ».
Selon SUD, « depuis le changement de La Poste en société anonyme, en mars 2010, jamais le niveau des restructurations n’a été aussi élevé ».
Les deux syndicats affirment que 10.091 postes ont été supprimés en 2011 par le biais de départs non remplacés dans l’ensemble du groupe. L’année précédente, 11.700 postes avaient été supprimés.
La CGT souligne que la Poste a enregistré « plus de 90.000 suppressions d’emplois depuis 2002 ».
La direction de la Poste a fait savoir mi-février qu’elle s’engageait à recruter au moins 10.000 personnes en CDI sur la période 2012-2014, dans le cadre d’un accord de Gestion prévisionnel des emplois et des compétences (GPEC) soumis à la signature des syndicats.
Après les drames récents qu’a connus le groupe, la direction a également entamé un « cycle d’écoute et de dialogue sur la santé et le bien-être au travail ».
L’ensemble des syndicats doivent être reçu par le PDG avant la fin de la semaine, les deux principaux, CGT et SUD, vendredi. La Poste prévoit de faire ensuite « une première série de propositions ».
AFP 15 mars 2012