France 3 Aquitaine, 13 mars 2012 :
Les salariés dénoncent l’absence de propositions de reclassement pour les 433 postes supprimés.
Les cadres aux côtés des employés…
95% des salariés étaient en grève lundi et ont reconduit leur mouvement mardi. « Nous avons bloqué les accès des parkings dès 6h du matin, laissant la possibilité aux salariés d’aller embaucher à pied », a indiqué au nom de l’intersyndicale Jean-Luc Gayon (CGT).
Un millier de grévistes lundi et sûrement autant mardi… Du jamais vu sur le site de Mérignac, d’autant que les cadres supérieurs soutiennent les personnels. C’est donc ensemble qu’ils ont défilé mardi matin pour mettre la pression sur les actionnaires alors qu’un conseil d’administration se tient à Paris.
Lundi matin, une délégation de l’intersyndicale avait rencontré le chef d’établissement et la direction des ressources humaines du site, a indiqué M. Gayon. « Ils nous ont dit qu’ils prennent en compte nos demandes mais qu’il leur faut du temps pour y répondre ».
Après cette rencontre, les salariés ont reconduit le mouvement lors d’un vote en assemblée générale. Selonl’intersyndicale, le mouvement a été suivi par 50% des 135 salariés du site de Jurançon (Pyrénées-Atlantiques).
La direction de LaSer Cofinoga n’a pas communiqué son estimation du taux de grévistes.
Parallèlement, le député MoDem Jean Lassalle a annoncé lundi qu’il avait récemment déposé une demande de commission d’enquête à l’Assemblée nationale « sur les causes réelles des 433 suppressions d’emplois annoncées dans l’entreprise Cofinoga ».
Des revendications claires
Les revendications reposent sur un préalable : « aucun licenciement sec, l’ouverture de postes de reclassement en tenant compte du bassin de vie des salariés et la réindustrialisation du site de Mérignac », précise l’intersyndicale.
Fin février, le préfet d’Aquitaine, Patrick Stéfanini, avait annoncé que le « total des possibilités de reclassement représentait 230 à 250 postes, soit au sein de l’entreprise, soit au sein des sociétés actionnaires, soit dans deux autres entreprises » en Aquitaine.
« La réalité est toute autre », regrette l’intersyndicale. « 223 postes ont été proposés dont 40 postes de cadres et 183 non-cadres », or « dans le plan de sauvegarde de l’emploi, 210 cadres sont concernés ». De plus, les emplois de non-cadres proposés « ne correspondent en rien aux compétences » des salariés de Cofinoga ».
Regrettant aussi l’absence de « garanties de reclassement réel », l’intersyndicale s’étonne que soient proposés des emplois « dans une filiale de Cofinoga, la Symag, en plein plan de sauvegarde de l’emploi ».
Fin janvier, la direction de LaSer Cofinoga, détenu à parts égales par BNP-Paribas et Les Galeries Lafayette, avait annoncé la suppression de 433 emplois, justifiée par « une situation de crise économique sans précédent » et « des évolutions législatives » défavorables au crédit à la consommation.