Saintes. Les brancardiers se sont mis en grève

Contestant la nouvelle organisation de travail multipliant, selon eux, leurs interventions, ils expriment ainsi leur ras-le-bol.

Dans le hall du centre hospitalier, une partie des brancardiers grévistes réunie.

Dans le hall du centre hospitalier, une partie des brancardiers grévistes réunie.

D’un service à l’autre du Centre hospitalier de Saintonge, les patients en ayant besoin restent assistés par un brancardier. Mais, depuis hier, ces professionnels interviennent dans le cadre d’une réquisition de leur direction.

À l’appel du syndicat CGT, ils ont en effet déclenché un mouvement de grève pour exprimer leur ras-le-bol. Rassemblés, hier matin, dans le hall de l’hôpital où ils faisaient signer une pétition, ils y dénonçaient les effets de la nouvelle organisation de travail mise en place le 1er février dernier.

De 120 à 220 brancardages.

« On a déshabillé Pierre pour habiller Paul », résumait Nathalie Dallet, déléguée CGT du personnel. Sur la base des résultats d’un audit, le brancardage du bloc opératoire, assuré jusque-là par un seul agent, a été renforcé depuis un mois, par un autre poste, chaque jour de 8 heures à 16 heures. Mais, ce même poste fait désormais défaut à l’équipe centrale d’accompagnement brancardage, affirment de concert les brancardiers.

« Nous sommes passés d’une moyenne de 120 à 150 transports de malades par jour à 220 – 230 quotidiens. Ce rythme n’est plus tenable », assurent les grévistes.

Lui-même brancardier au Centre hospitalier depuis cinq ans, Thierry explique son travail sportif : « Comme mes collègues, je parcours, entre 15 et 20 kilomètres par jour dans l’hôpital. Je suis équipé d’un podomètre, je connais donc mon record ; il est de 25,800 km. Mieux vaut être en condition pour accomplir ce travail. » Mettant en avant leurs retards fréquents dans la prise en charge des malades, du fait de la nouvelle organisation, la pression subie et « les tensions avec les différents services hospitaliers » du fait de ces retards, les brancardiers grévistes demandent la création d’un poste supplémentaire.

« Nous connaissons la situation financière de l’hôpital ; donc nous limitons notre revendication à un seul poste », plaide Véronique Dubois, autre représentante CGT.

Lors d’une réunion organisée vendredi dernier, les brancardiers ont exprimé leurs revendications devant Élisabeth Da Cunha, représentant la direction de l’établissement. Lors de cette entrevue, la directrice des soins de l’hôpital a manifesté l’intention de mener elle-même une expertise en observant le travail des brancardiers sur une journée.

Mais, cette semaine, cette cadre hospitalière est en vacances et ce diagnostic se trouve donc repoussé de quelques jours. En attendant son retour, les brancardiers ont souligné l’urgence d’un renfort mais ils n’ont pas été entendus. Sur la base du préavis déposé en bonne et due forme, la CGT a donc déclenché, hier, un mouvement de grève.

L’attente d’une expertise

Directeur des ressources humaines de l’hôpital, Rémi Karam livrait, hier matin, la version de la direction du centre hospitalier : « Sur la base de l’étude sur le brancardage, menée fin 2011, des modifications ont été apportées à l’organisation du travail avec la mutualisation des moyens entre le bloc opératoire et les autres services. Au total, le nombre de brancardiers – 11 – n’a pas varié ni la totalité des tâches leur incombant. » Remi Karam attend le diagnostic de la directrice des soins « pour apprécier si le brancardage a besoin de renfort. »

Sans réponse de leur direction, les brancardiers ont décidé, hier après-midi, de reconduire leur grève. Ils comptent, aujourd’hui, sensibiliser les personnes des autres services hospitaliers aux motifs de leur mouvement.

Saintes, 1 mars 2012

 

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