« Mardi noir pour l’École » à Caen

Initiative commniste-ouvrière, 31 janvier 2012:

Dans l’Éducation nationale, 410 postes sont annoncés supprimés en Basse-Normandie pour la rentrée 2012. Si l’on ajoute que des centaines d’équivalent-postes dont déjà assurés par les heures supplémentaires dans le second degré, cela équivaut à ce qu’on appellerait un plan social dans l’industrie. Ce sont les écoles et les lycées professionnels (-10 %) qui sont les plus touchés.

Dans les 88 postes supprimés dans le premier degré pour le seul Calvados, 47 sont des enseignants RASED, ces maîtres spécialisés dans l’aide aux enfants les plus en difficultés dans les écoles, qu’ils aient des difficultés à entrer dans l’apprentissage de la lecture ou à devenir élèves. 2 500 d’entre eux vont être supprimés au niveau national : c’est la mort du dispositif, créé en 1990 en modification d’un précédent, les GAPP, fondés eux en 1976. Dans le même ordre de mépris des élèves les plus fragiles, les 9 maîtres de soutien en zones d’éducation prioritaire disparaissent. Dès l’annonce de ces mesures, les maîtres spécialisés ont diffusé avec succès vers les parents d’élèves un tract-pétition. Une soirée avec projection d’un film sur le travail des RASED a réuni 400 personnes lundi soir à Mézidon-Canon, soit un habitant sur dix.

Dans le premier degré, la journée du 31 janvier était annoncée comme journée d’action, sans grève nationale. 52 départements sont aujourd’hui en grève. A Caen, la grève avait été décidée tard. Ce n’est que jeudi matin que les écoles apprenaient un appel départemental, sachant que des préavis individuels de 48 heures ouvrables sont désormais imposés et que de nombreuses écoles n’ont pas de fax.

Plusieurs profs du second degré étaient partis tôt le matin pour une manif nationale à Paris. L’AG des grévistes, en fin de matinée, a eu une participation intéressante (plus qu’à des AG enseignantes durant la lutte sur les retraites de septembre-octobre 2010), ses débats ont été pollués par la campagne pré-présidentielles et la proximité des vacances rend difficile l’action sur la durée. Une camarade de SUD a expliqué à l’AG l’état d’avancement de la régionalisation de l’enseignement professionnel et la transformation des GRETA en GIP, où des fonctionnaires d’État vont perdre leurs statuts et où jeunes apprentis et chômeurs en reclassement vont bientôt cohabiter dans les mêmes murs.

Cet après-midi, un rassemblement était organisé devant le Rectorat. Demain, un autre aura lieu devant l’Inspection académique.

En dépit de conditions difficiles d’organisation (appel tardif imposé par l’ampleur des suppressions et la réactivité des personnels, divisions syndicales sur les suites à donner) et de calendrier (proximité des vacances et des élections), cette journée de grève et la mobilisation des jours précédents ont remis les enseignants dans l’action après la grève catastrophique du 15 décembre dernier, et développé des solidarités avec les parents face à une casse ciblée sur les familles populaires (aides aux difficultés scolaires et enseignement professionnel).

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