VousNousIls, 12 janvier 2012 :
Une centaine de lycéens d’Evry soutenus par RESF et des syndicats enseignants ont manifesté jeudi après-midi devant la préfecture d’Evry (Essonne), pour demander la régularisation d’un de leurs camarades menacé d’expulsion, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Aujourd’hui, des papiers! », ont scandé les manifestants, qui brandissaient des pancartes « des papiers pour Mehmet ».
Mehmet Gozyuman, 20 ans, en terminale CAP au lycée Perret d’Evry, est arrivé en 2008 de Turquie. Au sein de la famille, d’origine kurde, seul le frère aîné a obtenu le statut de réfugié.
« Toute ma famille est là, tous mes amis, je n’ai pas envie de les quitter », a expliqué Mehmet, encadré par sa bande de copains.
Depuis sa majorité, il a déposé deux demandes de régularisation, sans succès, et est aujourd’hui sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), expulsable à tout moment.
« Les jeunes sans-papiers n’ont pas trop de souci avant 18 ans, mais ensuite on leur dit +paf, tu es majeur, tu prends l’avion et tu rentres+ », s’est indigné Alain Goiny, secrétaire départemental du syndicat FSU.
« C’est un môme génial, extrêmement méritant, très apprécié de ses profs, intégré dans la communauté scolaire », a souligné Frédéric Moreau, secrétaire académique adjoint du syndicat CGT Educ’action et membre de RESF.
« Il n’est pas comme tous les autres garçons, il ne fait pas de bagarres, il travaille en cours », a renchéri une amie de Mehmet, elle-même sans-papiers, d’origine roumaine. « Il ne mérite pas de se faire expulser ».
Bruno Piriou, vice-président (PCF) du conseil général de l’Essonne, a dénoncé une « politique (de régularisation) au compte-goutte, complètement subjective, arbitraire », et promis d’intervenir pour Mehmet.
Sous les yeux de sa mère, souriante sous son foulard violet, Mehmet a franchi les grilles de la préfecture, accompagné d’une délégation qui devait demander sa régularisation.