La Nouvelle République, 7 janvier 2012 :
Manuel Martinez est déterminé : « Le 11 janvier, premier jour des soldes, je n’ouvrirai pas mon magasin, et j’invite tous les salariés qui veulent faire grève à me rejoindre devant la porte. » Responsable du magasin La Halle aux chaussures de Saint-Gervais-la-Forêt, Manuel Martinez est délégué syndical CFE-CGC au sein de son entreprise, mais aussi au sein du groupe Vivarte, dont la Halle aux chaussures est une filiale.
Avec les représentants des cinq autres syndicats de l’entreprise, Manuel Martinez a signé hier un appel général à la mobilisation. En cause, le refus de la direction de la Compagnie européenne de la chaussure (qui gère l’enseigne) d’accorder l’augmentation salariale de 2,5 % demandée.
« Cette augmentation est plus que raisonnable, explique Manuel Martinez, elle correspond uniquement à un rattrapage de l’augmentation du coût de la vie. Dans cette entreprise, de l’employé de base au responsable de magasin, les salaires sont au plancher, et cela dure depuis trop longtemps ! »
Selon lui, un cadre ne touche pas plus de 1.400 à.1.600 € net de salaire mensuel « avec 15 ans d’ancienneté », malgré les responsabilités de gestion et de management. Quant aux employés, « la précarité règne, avec des temps partiels qui ne permettent pas de vivre ».
La Halle aux chaussures possède 735 magasins en France, dont quatre dans le Loir-et-Cher. « Et ça marche bien, puisqu’il s’en ouvre entre 2 et 4 par mois ! Notre entreprise gagne beaucoup d’argent, mais le retour de notre travail est exclusivement destiné aux actionnaires. Rien ne redescend ! Les salariés ne demandent qu’à avoir un salaire décent, ça ne mettra pas en péril la société, loin de là. »
Mais ne pas ouvrir les magasins le premier jour des soldes pourrait peut-être amener la direction à revoir sa position… C’est ce qu’espère Manuel Martinez.