Pour tenter de briser la grève des agents des sociétés de sécurité aéroportuaire, le gouvernement a commencé à déployer policiers et gendarmes dans les aéroports (voir le communiqué de la CGT et celui de l’Initiative Communiste-Ouvrière). Selon une dépêche AFP du 22 décembre, « des effectifs de la police aux frontières (PAF) se sont substitués à des agents de sûreté au terminal 2F de l’aéroport de Roissy, plus touché par la grève débutée le 16 décembre par les agents de sûreté qui réclament une augmentation de salaire de 200 euros brut et de meilleures conditions de travail, a constaté une journaliste de l’AFP. »

Roissy, 22 décembre...
Mais malgré les intimidations et les attaques contre le droit de grève du gouvernement, la lutte des travailleuses et travailleurs de la sécurité aéroportuaire continue.
RMC souligne d’ailleurs ce matin qu’il ne suffit pas d’avoir un uniforme et un ordre du préfet pour remplacer des grévistes : « Depuis ce jeudi matin 6h, les forces de l’ordre remplacent en effet les agents de sûreté en grève. Et c’est la pagaille au filtre sécurité : des files d’attente assez longues, des forces de l’ordre qui peinent à assurer la cadence, des passagers qui s’énervent et des grévistes qui rient sous cape. Ses derniers avaient prévenu : les forces de l’ordre ne sont pas formés à la sécurité aéroportuaire, cela se voit, bien qu’ils n’assurent que les palpations. Et certains mettent en garde les passagers contre des lacunes possibles dans la sécurité des vols. »
A Lyon Saint-Exupéry, l’AFP indique : « Selon l’Unsa de la Brink’s, la société employeur des quelque 400 agents de sûreté de la plate-forme lyonnaise, il y avait jeudi matin « 98% de grévistes« . « Il faut que l’on tienne si l’on veut obtenir quelque chose« , a déclaré à l’AFP son représentant Denis Lefranc. « Le gouvernement fait écran de fumée en faisant croire que tout se passe bien et que les forces de l’ordre pourraient intervenir, alors qu’elles le refusent« , a-t-il estimé. »
A l’aéroport de Nice, Nice-Matin rapporte « C’est finalement au sixième jour de grève nationale des agents de sûreté dans les aéroports, que le personnel niçois a donné de la voix. Mercredi, en milieu de matinée, c’est au son de « la sûreté prise en otage », « on compte pour du beurre » ou « on nous méprise » qu’une cinquantaine d’agents de sûreté manifestent leur ras-le-bol devant l’entrée de l’aérogare 1. Ils portent les tenues des entreprises en charge du filtrage des passagers à l’aéroport de Nice-Côte-d’Azur : Brinks, Securitas, ICTS et SGA. Dont ils dénoncent le fonctionnement. »

Salariés de la sécurité aéroportuaire en grève à Nice, 21 décembre
D’une façon plus générale sur l’état de la mobilisation, Christine Hamiani, de la CGT, explique dans « Le Figaro » : «L’Etat doit intervenir pour demander aux gestionnaires aéroportuaires de mieux répartir la taxe de sûreté aéroportuaire prélevée sur les billets, comme ça, on nous donne la possibilité de faire notre métier dans de bonnes conditions avec un salaire correct». Au sixième jour de grève, les agents de sûreté des aéroports affichent leur détermination à obtenir une réévaluation de leurs salaires de l’ordre de 200 euros. «Nous gagnons 1543 bruts par mois. Avec cela nous travaillons le dimanche, nous avons des horaires décalés, nous commençons parfois à 4 heures du matin et sur une vacation, 2000 passagers passent sous le portique», détaille une gréviste. Christine Hamiani a assuré que les grévistes ont voté en assemblée générale une poursuite du mouvement jusqu’au 31 décembre qui, selon elle, touche déjà Roissy, Orly, Lyon, Beauvais, Toulouse et Nice.
A noter qu’un préavis de grève est déposé à partir du 24 décembre à l’aéroport de Mulhouse.