Sud Ouest, 7 octobre 2011 :
Débrayage hier matin devant l’entreprise Eiffel Industrie, dans la zone industrielle d’Artix. Une trentaine de salariés de ce site du groupe spécialisé dans la chaudronnerie industrielle, se sont rassemblés devant les portes de l’usine, en grève.
Un mouvement aux causes multiples, mais dont le déclencheur a été la convocation, la semaine dernière, à un entretien préalable avant sanction disciplinaire du secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) Pascal Mercher, par ailleurs représentant FO dans l’entreprise.
Le piquet de grève, lancé par la CGT et FO, avait d’ailleurs été organisé à l’heure même de la convocation à l’entretien.
Les reproches faits au délégué syndical ? « Des insultes, des absences, un manque de respect à la hiérarchie, la liste est longue, dit l’intéressé tout en la réfutant. J’ai reçu la lettre l’après-midi même d’une réunion du CHSCT où j’avais demandé la liste des salariés exposés à des produits dangereux dit CMR (produits chimiques cancérogènes et / ou mutagènes et / ou toxiques pour la reproduction, NDLR). »
« C’est un sujet sensible, en ce moment, sur le bassin de Lacq avec ce qui s’est produit chez Yara », confiait hier un des salariés de l’entreprise d’Artix, qui travaille essentiellement en sous-traitance pour les industriels des environs, dont Total.
« Mais au-delà de ça, il y a une ambiance qui s’est dégradée ces derniers mois à cause du nouveau management. On compte 20 % d’arrêts de travail, et ce genre de lettres se multiplient », explique Pascal Mercher. Face à la crise, la direction (que nous ne sommes pas parvenus à joindre hier) a montré des signes d’apaisement en invitant les salariés à une réunion du CHSCT le 20 octobre prochain. À la nouvelle, les salariés ont voté la reprise du travail. « Mais on reste vigilants », prévient le délégué FO.