AFP, 22 septembre 2011 :
Les salariés d’une usine du groupe allemand Still à Montataire, dans l’Oise, ont relâché jeudi soir deux dirigeants de l’entreprise qu’ils avaient séquestrés pendant près de six heures. Une action qu’ils avaient décidée, exaspérés par la fermeture annoncée de leur usine, qui entraînerait la suppression de deux cent cinquante emplois.
La libération à 22 heures du directeur de la production de l’usine Jérôme Chevillotte et du directeur des sites industriels de Still, Goran Mihajlovic, a été obtenue au terme d’une médiation du sous-préfet de Senlis, a indiqué Jean-Michel Mlynarczyk, secrétaire CGT au comité d’entreprise. Les salariés ont obtenu du sous-préfet « la garantie que les deux dirigeants reviendraient demain (vendredi) matin à 11 heures pour négocier » au sujet d’une prime de motivation pour la reprise de la reproduction, après l’échec de discussions plus tôt dans la journée, ce qui avait conduit les salariés à enfermer leurs dirigeants dans les bureaux.
« Ils sont à nouveau libres de leurs mouvements », a confirmé une porte-parole du groupe allemand Kion, auquel appartient Still, spécialisé dans la fabrication de chariots élévateurs et de chariots de manutention.
DIVERGENCES SUR LES PRIMES
L’entreprise avait annoncé le 5 juillet son intention de fermer l’usine de Montataire en 2012 pour regrouper sa production européenne en Italie et à Châtellerault, dans la Vienne. La production sur le site de Still-Saxby à Montataire avait par la suite été très perturbée, et M. Mihajlovic était venu rencontrer les salariés jeudi pour leur proposer une prime pour la reprise de la production, afin d’honorer les commandes des clients. « La direction proposait 500 euros mensuels par salarié à condition que l’usine produise soixante-cinq chariots par jour pendant les deux mois qui viennent », a expliqué M. Mlynarczyk. Mais les syndicats exigent trois euros par chariot soit une prime de 3 900 euros par mois.
Les discussions ont achoppé, et les salariés « exaspérés » ont décidé vers 16 h 30 d’enfermer les deux dirigeants, selon M. Mlynarczyk. Ils sont résolus à « les garder pour la nuit, le temps qu’ils réfléchissent », a-t-il ajouté, assurant qu’ils sont « bien traités » et ont à manger et à boire. Les salariés avaient alors demandé au sous-préfet de Senlis de nommer un médiateur, a-t-il précisé.
Cette action intervient alors qu’un comité central d’entreprise (CCE) doit se réunir pour la deuxième fois sur le plan social, les 27 et 28 septembre. Un rapport d’expertise économique doit notamment y être présenté.