La Voix du Nord, 9 avril 2011 :
Plus d’une centaine de salariés du chantier du futur Grand Stade de Villeneuve-d’Ascq accompagnaient, hier matin, la quinzaine d’ouvriers assignés par Eiffage devant le juge des référés (notre édition de jeudi). L’entrepreneur du BTP réagissait ainsi à la présence de « piquets bloquants » sur le chantier du Grand Stade. « Ceux-ci interdisent l’accès aux non-grévistes, aux intérimaires et aux sous-traitants », s’emporte David Guillouet, l’avocat d’Eiffage.
« Inutile d’ajouter le pourrissement »
Dans la salle bondée, le climat est lourd. Des militants CGT, tout comme leur avocate, Me Véronique Parent, n’apprécient pas la présence en force de la police. « Nous sommes dans le mépris du début à la fin, s’étrangle à son tour Me Parent. Où sont les représentants d’Eiffage ? Ils sont absents ! » Et l’avocate, tout comme Carine Delaby, qui représente la CFDT, de rappeler les motifs de la grève : le souhait des salariés, dans le cadre des négociations obligatoires annuelles, d’obtenir des augmentations de salaire plus importantes. Et au diapason des « excellents résultats financiers d’Eiffage », rappellent les avocates qui refusent de voir leurs clients considérés comme des « meneurs » de piquets dont Eiffage souhaite « l’expulsion ».
« Eiffage se dit prêt à reprendre les négociations si les entraves sont levées », note pour sa part le président Maitreau. « Peut-être, mais il faut peut-être aussi discuter tout de suite et sans mettre de condition, réagit de son côté Michel-François Delannoy, le vice-président de LMCU chargé de l’action économique. Nous sommes déjà dans une phase de durcissement. Inutile d’ajouter le pourrissement. » À la demande de Martine Aubry, l’élu a reçu les syndicats hier après-midi. Décision du juge lundi.
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