La Voix du Nord, 7 avril 2011 :
La cour d’appel de Douai vient de reconnaître qu’en refusant le rachat de leurs avantages en nature de par leur nationalité, les Houillères avaient discriminé dix anciens mineurs marocains.

Voici leur histoire.
« On se disait que la France, c’était le paradis, qu’on allait travailler en chemise et gants blancs. En arrivant, ça a été le choc ! On descendait à 800 m sous terre, on logeait dans des baraquements, avec les toilettes dehors et sans eau chaude. » Bachar Ihdih avait 18 ans quand il a débarqué dans le Nord – Pas-de-Calais, à Condé-sur-l’Escaut. La terre promise… Comme lui, ils sont des milliers de Marocains, Berbères du sud pour la plupart, à avoir vécu cette même histoire au début des années 1960. « Les Houillères venaient nous chercher dans les villages de montagne parce qu’elles savaient qu’on n’allait pas à l’école. On signait sans savoir ce qui nous attendait. On croyait qu’en France, il suffisait de marcher sur le trottoir pour ramasser les billets », sourit Hamid Oukattou.
« Des esclaves modernes »
Les méthodes de recrutement étaient quasi militaires. Réunis dans des stades ou des cours de collège à Ouarzazate, Marrakech et Agadir, les candidats, nus, étaient examinés de la tête aux pieds par un médecin des mines. « Ils regardaient nos yeux, nos dents, notre tour de poitrine. Et puis ils nous collaient une pastille sur la peau : verte pour ceux qui étaient aptes, rouges pour les autres », se souvient Lhacen Azeroual.
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