Montauban : La lutte continue à l’usine Nutribio

La Dépêche, 5 avril 2014 :

Réfugiés sous la tente, à l’entrée du site de l’entreprise à cause de la pluie, les grévistes de Nutribio attendaient avec impatience, hier matin, Maître Bellinzona, leur avocate, à la sortie du Tribunal, curieux de connaître la décision prise à leur encontre.

Si ce jugement n’apporte pas de solution ni d’évolution au mouvement entamé il y a 10 jours, il rassure tout de même les quatre salariés assignés, puisqu’aucune astreinte financière n’est imposée. Le jugement renvoie plus ou moins les deux parties dos à dos.

«Au vu des pièces du dossier, le juge a estimé qu’il n’y avait pas de raison de prononcer une astreinte financière à l’encontre des grévistes et n’a pas non plus désigné de médiateur. Par contre la levée du piquet de grève est toujours d’actualité et la direction de Nutribio peut demander l’aide de la force publique pour libérer l’accès à l’usine. Aujourd’hui il faut en sortir par le dialogue social. Et je vais faire des propositions en ce sens à la direction» résumait Maître Bellinzona.

Aujourd’hui, les grévistes restent déterminés à poursuivre leur mouvement pour obtenir la revalorisation de salaire demandée. «La direction joue l’usure et attend qu’on démonte la tente mais nous ne bougerons pas» assurent-ils d’une même voix.

Après concertation hier soir et une tentative de passage en force, les grévistes assurent désormais un piquet de grève à une entrée et l’interprofessionnelle un autre piquet à quelques mètres de là.

La balle est dans le camp de la direction de Nutribio qui doit démontrer sa volonté d’ouvrir le dialogue. Hier, par voie d’huissier, elle a proposé une discussion paritaire aux grévistes sur le dialogue social, mardi 8 avril à 14 heures au siège de l’entreprise à Paris.

Éric veut aller jusqu’au bout

Éric n’est pas syndiqué mais il fait la grève depuis le début du conflit et il est déterminé à aller jusqu’au bout, malgré la fatigue, pour montrer son mécontentement : «Je suis mécanicien et j’interviens sur les machines. Pour ce travail, je suis payé 1 250 € net, avec 10 ans d’ancienneté et si je travaille la nuit, je touche en moyenne 1 600 €, avec les primes. Quand je suis réveillé à 3 heures du matin, je pointe en arrivant et si je reste cinq minutes, je suis payé 5 minutes, pas une minute de plus. Et la direction considère qu’on a des avantages, alors qu’on doit être disponible à n’importe quelle heure et qu’il est difficile d’avoir une vie de famille et des loisirs. Notre travail n’est pas reconnu. On tient le piquet de grève depuis 9 jours et ça devient dur. La direction travaille sur le psychologique et on perd de l’argent. On espérait que ça allait se dénouer, après le tribunal, alors on est un peu déçu. Mais on va continuer ensemble jusqu’au bout» conclut-il

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